Retourner au salariat après des années d’entrepreneuriat : le témoignage de Johanna.
Marine Meunier | Publié le |
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ToggleClôturer un chapitre, ouvrir de nouvelles opportunités :
Après neuf ans à la tête de son institut de relaxation et de soin, Johanna a fait le choix de retourner au salariat en 2024. Une décision mûrement réfléchie, influencée par une conjoncture difficile et le poids de la charge mentale inhérente à l’entrepreneuriat. Dans ce témoignage sincère, elle partage les raisons de ce changement, ses défis et les opportunités qu’elle découvre aujourd’hui dans cette nouvelle phase de sa carrière.

Un parcours marqué par l’indépendance et la détermination :
À 38 ans, Johanna se définit comme une femme indépendante, déterminée et passionnée par les challenges. « La partie travail est très importante pour moi. Même si je suis maman, j’ai besoin de m’élever et de relever des défis. »
Son aventure entrepreneuriale débute avec la création de son institut de bien-être, un projet qui lui tenait à cœur et qu’elle a porté pendant près d’une décennie. Mais derrière l’enthousiasme et la volonté d’apporter du bien-être à ses clientes, une autre réalité s’est imposée au fil des années : la gestion d’une entreprise est exigeante, incertaine et génère une charge mentale constante.
Une décision difficile, mais nécessaire :
« J’aurais dû fermer un an avant. » Johanna l’admet aujourd’hui avec lucidité. Son optimisme l’a poussée à tenir bon malgré les signes avant-coureurs : la baisse progressive des rendez-vous, des tensions sur la trésorerie, des relances bancaires de plus en plus fréquentes. « Je n’ai pas assez écouté les petits signaux. J’aurais pu anticiper, mais le résultat aurait été le même. »
En octobre 2024, elle prend la décision de fermer son entreprise. Un moment éprouvant, tant sur le plan émotionnel que logistique. « La liquidation prend du temps, ce n’est pas encore totalement clôturé. » Pourtant, dès le mois suivant, elle trouve un poste salarié et amorce un nouveau départ.
Redécouvrir les avantages du salariat :
Aujourd’hui, Johanna est responsable de cabine dans un institut. « Je suis contente de ne plus être au cœur de tout, ce n’est pas mon bébé. » Ce détachement lui apporte une légèreté qu’elle n’avait plus connue depuis longtemps. « Mon salaire est fixe, il tombe chaque mois, et ça, c’est un vrai soulagement, surtout avec des enfants et un prêt immobilier. »
Elle souligne combien ce retour lui a permis de retrouver un équilibre personnel et financier. « Je ressens une fatigue beaucoup plus légère que lorsque j’étais à mon compte. La pression n’est plus la même. »
Derrière l’idéalisation de l’entrepreneuriat, une réalité exigeante :

« On glorifie beaucoup le statut d’entrepreneur, comme s’il était synonyme de liberté et de succès. Mais on ne parle pas assez de la charge mentale, de la fatigue continue. Entreprendre, ce n’est pas être influenceur et travailler deux heures par jour. »
Pour Johanna, ce parcours a été une source d’apprentissage, mais aussi une mise en garde contre certaines illusions véhiculées. « Quand on est artisan, on a toutes les casquettes : comptable, communicant, gestionnaire… On pense qu’on va récupérer du temps et de l’argent, mais souvent, c’est l’inverse. »
Elle met aussi en avant un point souvent négligé : « Deux ans d’indemnités avec France Travail, ce n’est pas suffisant comme filet de sécurité. Ce qui me paraît plus viable aujourd’hui, c’est de lancer son projet en parallèle d’un emploi salarié. »
Un retour en entreprise sous un nouvel angle :
Après avoir envisagé d’abandonner le secteur de l’esthétique, Johanna a finalement retrouvé un poste avec plus de responsabilités. « J’ai été plus exigeante sur mon environnement de travail. J’ai pris le temps de me renseigner sur qui allait me manager, sur les valeurs de l’entreprise. J’avais peur de retrouver un responsable toxique. »
Son parcours entrepreneurial lui a donné une autre posture. « Au bout d’un moment, on se lâche la grappe. On cherche moins à plaire, on se détache plus facilement du regard des autres. » Elle a d’ailleurs accepté un poste intermédiaire dans la logistique, avant qu’on lui propose rapidement plus de responsabilités grâce à son expérience.
« Mon passage chez Avril a été une super expérience et m’a rassurée sur mon retour au salariat. J’ai retrouvé un équilibre et ça m’a permis de voir si ce secteur m’animait toujours. »
Changer de cap n’est pas un échec, c’est une évolution :
Johanna tient à déconstruire une idée reçue : quitter l’entrepreneuriat n’est pas un échec. « J’ai l’impression que beaucoup de gens voient ça comme un aveu d’échec, alors que pour moi, c’est juste une étape de plus. J’ai développé mon entreprise pendant neuf ans, et il était temps de tourner la page. »
Elle souligne cependant un défi : convaincre les recruteurs. « Ils se demandent si on va réussir à se réadapter au salariat. Ce n’est pas évident. Mais au final, l’expérience entrepreneuriale nous rend plus solides, plus matures dans notre posture. »
Elle insiste sur une approche positive : « La vie est faite de chapitres différents. C’est normal d’avoir plusieurs vies professionnelles. Le plus important, c’est de saisir les opportunités de réaliser nos rêves. »
Conseils à celles et ceux qui envisagent un retour au salariat :
Pour Johanna, revenir dans le salariat ne doit pas être perçu comme une régression, mais comme une transition réfléchie. « Il faut se poser les bonnes questions : est-ce l’entreprise qui ne va pas, ou est-ce moi qui ne me sens plus alignée ? »
Elle conseille aussi d’écouter les signaux d’alerte : « Si la charge mentale devient trop lourde, il faut savoir prendre du recul. L’entrepreneuriat, c’est un projet, pas une identité à tout prix. »
Enfin, elle veut rassurer celles et ceux qui doutent : « On est capable de retrouver un travail salarié, et cette fois, on sait mieux ce qu’on veut et ce qu’on n’accepte plus. L’entrepreneuriat nous fait grandir. »
Trois choses que Johanna a retrouvées dans le salariat :
- Liberté : ne plus porter seule le poids des responsabilités.
- Légèreté : une charge mentale considérablement réduite.
- Challenge : continuer à évoluer professionnellement, différemment.
Un dernier mot ?
« On n’a qu’une vie. Zéro regret d’avoir réalisé mon projet entrepreneurial. »
À travers ce témoignage, Johanna rappelle que l’important est d’écouter son intuition et de faire des choix qui respectent son équilibre. L’entrepreneuriat est une belle aventure, mais savoir quand et comment tourner la page est tout aussi précieux. Une belle leçon d’adaptabilité et de résilience.
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À bientôt pour un nouvel article !
Marine – Objectif futur 🚀
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